Δευτέρα 27 Δεκεμβρίου 2021

Gabriel Fauré - Le Papillon et la Fleur, Op. 1/1 (1868)


 La pauvre fleur disait au papillon céleste:

Ne fuis pas!

Vois comme nos destins sont différents. Je reste,

Tu t’en vas!


Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes

Et loin d’eux,

Et nous nous ressemblons, et l’on dit que nous sommes

Fleurs tous deux!


Mais, hélas! l’air t’emporte et la terre m’enchaîne.

Sort cruel!

Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine

Dans le ciel!


Mais non, tu vas trop loin! – Parmi des fleurs sans nombre

Vous fuyez,

Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre

À mes pieds.


Tu fuis, puis tu reviens; puis tu t’en vas encore

Luire ailleurs.

Aussi me trouves-tu toujours à chaque aurore

Toute en pleurs!


Oh! pour que notre amour coule des jours fidèles,

Ô mon roi,

Prends comme moi racine, ou donne-moi des ailes

Comme à toi!

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